En fin de collège, j'ai pris conscience que la façon d'interagir avec les autres, que les mots qu'on choisissait, l'art de les manipuler , étaient déterminants pour la construction personnelle, au risque de se sentir fragilisé. J'ai compris que le vocabulaire nous aidait à mettre des mots sur nos émotions, à faire preuve de subtilités, de nuances. Les mots sont notre outil pour la construction de notre réflexion : plus on les maîtrise, à l'écrit comme à l'oral, et plus ils permettent de se faire comprendre par les autres, au plus juste de ce que l'on pense, et donc de gagner confiance en soi.
J'en ai moi-même fait l'expérience à l'âge de 14 ans où, en quelques phrases, mon amour-propre a été dégommé. Je dois beaucoup à ces mots qui ont joué à l'époque un rôle déclencheur sur l'importance de la prise de parole. Sans cette révélation, j'aurais pris un chemin très différent : je ne serais pas capable de mettre des mots sur mes aspira- tions, de les concevoir intellectuellement et de les formuler pour le mettre en action. Or, un jeune qui ne sait pas présenter clairement ce qu'il souhaite aura peu de chances de voir advenir ses désirs. La formulation est le prérequis du passage à l'action. Savoir exprimer clairement ses opinions, ses objectifs, ses ambitions, ses rêves, ses envies face à quelqu'un, c'est la première étape, fondamentale, pour qu'ils puissent un jour exister ailleurs que dans son esprit.
Et pour cela, il faut une compétence indispensable: la confiance en ce que l'on pense et en sa manière de le dire. Apprendre la prise de parole revient à apprendre, d'abord et avant tout, à asseoir sa confiance en soi.

Porter sa voix, s'affirmer par la parole, Stéphane de Freitas

1) Pensez-vous, comme Stéphane de Freitas, que maîtriser l'art de bien parler es important?
2) Quel rapport avez-vous à la parole ? Développez.​

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