ERS LE BAC
Contrôle continu
Jean de La Fontaine
(1621-1695)
Biographie, p. 339
Un curieux procès, La Fontaine
Le Loup et l'Agneau
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
-Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
Un Loup survient à jeun, qui cherchait aventure, 20 - Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né?
Et que la faim en ces lieux attirait.
- Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage?
Dit cet animal plein de rage:
Tu seras châtié de ta témérité.
10-Sire, répond l'Agneau, que Votre Majesté
Ne se mette pas en colère;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
15 Plus de vingt pas au-dessous d'Elle;
Littérature Question d'interprétation
Sujet : Comment La Fontaine parvient-il à rendre vi-
vante son argumentation dans cette fable?
Comprendre le sujet
On identifie précisément les termes du sujet
Comment La Fontaine parvient-il à rendre vivante son argu-
mentation?
La question porte sur le « comment » la suite de la phrase
n'est donc pas à mettre en cause, mais à admettre. La Fon-
taine rend son argumentation vivante : comment ? par quels
moyens?
Le «comment »porte sur le caractère « vivant » de
l'« argumentation ». Il faut donc s'interroger sur ce qui relève
de l'argumentation dans le texte ; puis examiner les procédés
par lesquels cette argumentation est rendue << vivante »>.
On vérifie la compréhension de ce qui relève de l'argumenta-
tion dans le texte
Le texte se présente sous la forme d'un procès, dans lequel
chaque protagoniste oppose à l'autre des arguments: les accu-
sations du loup et les éléments de défense de l'agneau, puis
les nouvelles accusations du loup. On ne juge pas de la qua-
lité des arguments (recevables ou non), mais du fait qu'ils sont
employés comme arguments.
On s'interroge sur la notion de «< vivant >> appliquée à une argu-
mentation
On réfléchit à des oppositions pour comprendre le mot em-
ployé, en examinant les couples vivant/mort, vivant/ennuyeux,
vivant/lent...
On réfléchit au «< comment >>
C'est une question de moyens, c'est-à-dire de procédés. On
peut s'interroger abstraitement sur ce que seraient des procé-
dés visant à rendre un texte vivant, ou on peut (c'est plus effi-
cace) observer les procédés employés dans le texte pour voir
s'ils provoquent cet effet.
L'analyse du sujet peut mener à un plan
On opère un classement des procédés employés ; soit on va
du plus simple au plus complexe, soit on va du moins au plus
efficace.
Procédez de la même façon pour analyser le sujet sui-
vant: Quelles sont les étapes de l'argumentation dans
ce texte ?
Reprit l'Agneau ; je tette encor ma mère.
-Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
-Je n'en ai point. C'est donc quelqu'un des tiens:
Car vous ne m'épargnez guère,
25 Vous, vos Bergers et vos Chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le loup l'emporte et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
Jean DE LA FONTAINE, Le Loup et l'Agneau »,
Fables, Livre I, Fable 10, 1668.
Philosophie Question de réflexion.
Sujet : La loi du plus fort est-elle toujours la meil-
leure?
Comprendre le sujet
On identifie précisément les termes du sujet
La loi du plus fort est-elle toujours la meilleure?
Qu'est-ce exactement que « la loi du plus fort »? D'une part, y
a-t-il des différences de loi entre les plus forts et les plus faibles
? Si c'est le cas, qu'en est-il de l'universalité du droit ? D'autre
part, s'il existe des différences entre les plus forts et les plus
faibles, ces différences relèvent-elles de la loi ?
Que serait une loi «< meilleure »? De nouveau, se pose la ques-
tion de l'universalité de la loi. Si une loi est « meilleure », est-ce
pour tous ou seulement pour quelques-uns?
On analyse les rapports entre loi et force
La loi est-elle fondée sur la force, ou la force doit-elle être
soumise à la loi ? On confronte cette réflexion à des exemples
(théoriques ou concrets).
On s'interroge sur l'universalité de la loi
Les lois sont-elles universelles ou ne sont-elles toujours que
l'émanation d'une société dans une époque ? Quelles consé-
quences si les lois ne sont pas universelles?
L'analyse du sujet peut mener à un plan
Loi universelle/lois particulières (qui permettent alors la loi
du plus fort); loi meilleure pour tous (universelle) ou pour
quelques-uns (les plus forts, les plus faibles?).
Procédez de la même façon pour analyser le sujet sui-
vant: La loi a-t-elle toujours raison?
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Chapitre 1 Le tribunal, théâtre de la parole | 39

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