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Aussi loin que remontent mes souvenirs, tout, dans mon enfance, dans mon éducation, dans mes études dans ce qui était permis ou défendu, devait me rappeler que j'étais née femme, ma sœur et moi nous n'avons pas été élevées comme nos frères. Notre éducation procédait de ce découpage saignant: «Toi, tu es une fille, il faut que tu apprennes la cuisine, le ménage. Et tu te marieras le plus vite possible. Lui, c'est un garçon. Il faut à tout prix qu'il fasse des études, qu'il gagne bien sa vie , on trouvera les moyens .»> Le mariage d'un garçon. c'est une affaire personnelle. Le mariage d'une fille, c'est l'affaire des parents: cela ne la regarde pas. D'ailleurs nos parents nous l'expliquaient : la naissance d'une fille représente une responsabilité épouvantable. Il faut bien sûr l'assumer. Il faut surtout s'en décharger sur un mari, le plus rapidement possible.
Gisèle Halimi, Extrait de «La cause des femmes». Editions Grasset
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